Ahmed Djaé : « Les joueurs me détestent… mais je les kiffe ! »

Préparateur physique du HAC rugby depuis huit ans, Ahmed Djaé, 39 ans, a une tâche importante et délicate au sein du club havrais. C’est lui qui est chargé de « livrer » un groupe prêt physiquement aux joutes prochaines. Et en cette période de fortes chaleurs, les joueurs en bavent.

– Ahmed Djaé, avec les températures élevées de ces derniers jours, vous adaptez votre programme en fonctions des circonstances ?

– Oui, exactement, on s’adapte par rapport, d’une part, à ces conditions climatiques, puis, d’autre part,en tenant compte de la longue inactivité due au Covid.

– Lors des séances avec les joueurs, sur quoi êtes-vous le plus vigilent ?

– Au niveau de l’hydratation ; les joueurs doivent boire toutes les vingt minutes. Et je tiens compte surtout de leur ressenti, tout simplement.

– Vous demandez moins d’efforts physiques ?

– Moins d’efforts physiques, mais plus de rigueur sur le côté qualitatif et technique.

– Les joueurs doivent se donner à 100 % ?

– Non, nous sommes en début de saison et il faut passer des étapes. L’objectif est de retrouver des bonnes sensations, après ce long arrêt ; puis travailler en équipe, communiquer et progresser tout au long de l’année.

– Le manager général vous demande des choses en particulier ?

– Non, je travaille avec tout le monde. Je ne suis qu’une pièce rajoutée. Comme je le dis tout le temps, je suis là en complément. Le plus important c’est ce qu’on fait sur le terrain… Les coachs nous donnent les grandes lignes, et nous, on exécute, tout simplement.

– L’hiver, est-ce la même préparation que l’été ?

– c’est différent, mais on reste sur les lignes principales, avec du travail sur l’aérobic, sur les courtes et longes distances, sur la force. Optimiser les capacités de chacun.

– Dans un mois débute le championnat ; le groupe sera prêt ?

– Sûr !

– Vous êtes dur avec les joueurs ?

– Bien sûr. Il faut qu’ils me détestent ! Au début ils vont me détester, après, ils vont m’aimer. S’ils ne me détestaient pas, ça voudrait dire que c’est trop facile. Et je ne peux pas me permettre qu’on m’aime. En dehors du terrain, je les kiffe et ils le savent, mais sur le terrain, pas de cadeau.

De notre envoyé spécial : Jean-Marc RAMEL