Clément Susunaga : « Ce ne sont pas des jeunes filles ! »

Croisillon, bras roulé, ceinture en pont, fuite de tapis… Voilà tout un lexique bien inconnu dans le milieu de l’Ovalie. Et pourtant, ce sont bien des expressions quotidiennes, ou presque, dans la bouche de celui qui, au centre du terrain du stade Langstaff, harangue les quinzistes havrais. Harangue est un euphémisme…

Le verbe haut, le ton sec, le regard d’acier, Clément Susunaga passe un savon aux joueurs de Samy Tazaoui. Pas content le Clément ! Pour lui, les gars n’ont pas donné le rendement escompté lors de l’entraînement précédent. Cette fois, il va falloir se lâcher…

Président et professeur au club de lutte havrais, le bonhomme en impose ; peut-être pas par son physique moins imposant que celui des joueurs, mais par sa personnalité, son franc-parler. Puis, vu sa carrière et son palmarès, ainsi que son don de former des champions, il vaut mieux le compter parmi ses amis que dans le camp en face.

Mais pourquoi le staff du HAC rugby a-t-il fait appel à cette figure emblématique de la lutte ? « Mon but est de leur donner un coup de main pour les aider à monter en Fédérale 1… On va travailler le renforcement musculaire, puis leur donner un peu plus de mental », nous explique Clément Susunaga qui se défini à la fois comme coach mental mais aussi physique.

Le personnage n’hésite pas à pousser ses grands coups de gueule, à appuyer là où ça fait mal. « Ce ne sont pas des jeunes filles, il faut leur parler comme à des hommes ; ce sont de guerriers. Sinon, il faut faire du rugby en loisir, pas en compétition ! » Clément Susunaga sait employer les mots durs, forts, tout en restant dans le respect de chacun. Un véritable gentleman de l’engueulade. Se faire mal, voilà la recette de la victoire que doivent assimiler les rugbymen havrais pour parvenir à leur but.

Et Clément leur a promis, entre deux haussements de ton, « lorsque je le pourrai, je viendrai vous voir jouer en cours de saison… je veux voir ce que vous êtes capables de faire sur un terrain ».

Crédit photos et propos recueillis par Jean-Marc RAMEL, notre envoyé spécial