Rencontre avec Jérôme DUNAY : « L’optimisme, il doit se construire »

Il vient de passer sept saisons à Rouen, au centre de formation. Jérôme DUNAY y a pris en main le management de l’équipe fanion du HAC cet été. Rencontre.

– Jérôme DUNAY, vous venez de Rouen Normandie Rugby. Quel était votre rôle là-bas ?

-Je travaillais avec le centre de formation ; et j’avais des entraînements avec le secteur pro aussi. Mais j’étais surtout concentré sur les stagiaires sous conventions, à deux niveaux, ceux qui sont en Espoirs et ceux qui jouent avec le groupe professionnel.

– Lorsque Samy TAZAOUI vous a proposé de venir au HAC comme entraîneur, avez-vous hésité d’abord ?

– En fait, on ne s’est pas contacté pour ça au départ. Je les aidais, déjà, dans la recherche d’un futur entraîneur. Et face à la difficulté pour faire venir du monde, la proposition est arrivée dans un second temps. Et comme j’étais déjà en bout de cycle dans mon projet à Rouen, au bout de sept ans, j’envisageais, éventuellement, de rejoindre un autre projet… Le HAC est un club partenaire de Rouen. En plus, j’ai des relations privilégiées avec certaines personnes au Havre… Dans ma démarche, je cherche toujours à aller plus loin que le club où je m’impliquais. Et si je peux aider un club de proximité comme le HAC, ce sera avec plaisir.

– Vous savez qu’il y a eu ici une grosse désillusion au printemps avec la non-montée…

– C’est une désillusion que l’on a partagée, puisque nous aussi (à Rouen), nous aurions été ravis de savoir que le HAC accède à l’échelon supérieur, parce qu’on avait certains jeunes qui étaient en double licence avec le HAC. Et qui, du coup, ont pris le parti de rejoindre des clubs de Fédérale 1, alors qu’on sait avec une accession il y aurait eu des arrivées importantes au HAC.

– Optimiste pour l’année prochaine ?

– Je ne dirais pas optimiste. Aujourd’hui, on est volontaire. L’optimisme, il doit se construire. On a des gens motivés. Pour une reprise des entraînements mi-juillet, c’est quand même satisfaisant de voir que nous avons régulièrement quarante joueurs aux entraînements. Les joueurs répondent présents. Maintenant, il n’y aura que les résultats qui permettront de voir où on en est. On aura une poule dense ; c’est une poule parisienne. Je pense qu’il n’y aura pas de match facile, et ça va être important, justement, qu’on se prépare très très fort. Si on veut avoir cette ambition d’accéder à l’échelon supérieur, il faut d’abord attraper les phases finales. Et puis, il faut passer, au minimum, trois tours. Ça va être une saison très très longue, puisqu’en attaquant le 18 juillet (dernier), on sait que l’objectif ne sera atteint qu’en juin (prochain). Donc, on est sur onze mois de compétitions.

– Avez-vous fixé une ligne de conduite à respecter ?

– Alors ça, de toute façon, on le verra avec le groupe. Les joueurs auront la primeur de cette philo. Mais la base, avant tout, c’est ce qu’on appelle l’entraînabilité et l’état d’esprit. Le potentiel ne se révèle que si ces deux facteurs, entraînabilité et état d’esprit, sont présents. Il faut s’entraîner plus, et que les gars y prennent du plaisir. Il faut aussi un groupe solidaire avec un nombre de joueurs importants, car sur une saison aussi longue, avec des échéances aussi tardives, il faut qu’on ait 35 joueurs mobilisés, voire peut-être plus.

– Côté extra-sportif, il y a ce problème de la question de l’éclairage (à Deschaseaux) auquel vous n’avez pas droit, du moins, pour le moment. Comment ça va se passer ?

– Aujourd’hui, c’est notre gros chantier. Le stade Deschaseaux est intéressant, même si on ne peut pas y organiser des matchs en nocturne. Il faudrait jouer quelques échelons supérieurs. Par contre, notre vraie problématique, c’est le site d’entraînement, puisque nous n’avons pas de solution. Et les conditions au stade de Langstaff ne sont, ni sécurisantes, ni satisfaisantes pour pouvoir travailler.

– Vos dirigeants travaillent là-dessus…

– Moi, je suis manager sportif. Il y a des gens qui travaillent sur ce problème. Je sais qu’Olivier DOUTRELEAU travaille dur là-dessus. Il y a des solutions qui sont envisagées. Je laisse les dirigeants faire leur travail. Autant je veux qu’ils m’accompagnent sur le sportif, autant je veux des relations avec les différents institutionnels.

¨Propos recueillis par Jean-Marc RAMEL